MON MATOS & MOI – GUILLAUME KERDRANVAT (Birds of Nazca)

Avec “Pangaea“, Birds of Nazca a réalisé un album dense et habité, entre la force brute du stoner et les envolées psychédéliques du space-rock. Guillaume Kerdranvat, le guitariste du duo instrumental, nous en dit plus sur sa manière de construire un véritable mur du son immersif.

Guitare
Je joue sur une Dunable Cyclops NF. Je l’ai achetée en 2020, période où la marque ne faisait que du Custom Shop, mais sortait de temps en temps des lots de quelques guitares « NF »(pour Natural Finish). Tu achètes une guitare en choisissant uniquement le modèle et les micros, pas les finitions. Ça permettait d’économiser à l’époque 400€, tout en ayant un instrument fait main aux État-Unis. Et comme je trouve toutes les guitares de Durable magnifiques, je n’ai pas hésité. J’ai mis des micros Grizzly dessus, les plus Hi-Gain de cette marque. J’adore cette guitare car elle a un sustain incroyable et elle est ultra fiable. J’utilise un tirant un peu hybride (13-64) pour un accordage en Drop C.

J’ai également une vieille Gibson SG de 1973 ou 1974 (les numéros de séries de cette époque sont difficiles à déchiffrer) que j’ai faite refretter il y a quelque temps, celle-ci n’étant plus vraiment jouable en l’état. Je ne l’utilise quasiment plus en live car je sais que ce sont des guitares fragiles. En plus de ne pas tenir un accordage très précis, j’ai un peu peur de la casser vu que c’est presque une pièce de collection.

Amplis
Niveau amplification, je joue simultanément sur trois amplis, deux pour la guitare et un pour la basse. 

  • Mon premier ampli est un Orange OR50. Je l’adore, il a beaucoup de dynamique. Le fameux potard « HF Drive », qu’on ne retrouve pas sur les autres amplis de la marque, permet de contrôler la présence. Je le fais cruncher sans aller trop loin, le but étant d’avoir le son vintage typique d’Orange.
  • Le second est un Sovtek MIG50. C’est l’ampli qui me sert de base pour mon son clair et c’est également ma plateforme de pédales.
  • Et enfin un Orange OB-1 300 pour le signal basse.

Je porte également une attention particulière aux enceintes et aux HP. Pour la guitare , je joue sur : 

  • Un 2×12 N.O.S monté avec deux HP G12H-75 Creamback . 
  • Un 2×12 Zilla Panhead (open back) monté avec un HP Weber Ceramic Legacy 12 et un HP Marshall vintage qui date des années 70.

Pour le signal de basse, je joue sur 1×15 Faraday (petite soeur de la marque Chillamp/Chilbass), monté avec un HP Neo Celestion.

Effets
Mon pedalboard peut sembler un peu compliqué à première vue, mais il n’y a rien de bien sorcier. Il faut comprendre que je joue sur trois amplis à la fois et que je peux tous les utiliser individuellement (ou presque). Mon chaînage commence donc par une ABY Box de chez Radial.

Le signal 1 a pour destination le OR50. La majeure partie du temps, c’est simplement la guitare sans effet dans l’ampli. Ça me permet de garder le son typique Orange que j’adore. J’ajoute de temps un temps une pédale d’octave, la Nano POG d’Electro-Harmonix, avec laquelle je n’utilise que l’octave inférieur. C’est pour alourdir le son au maximum quand nécessaire. Lorsqu’il faut plus de Fuzz dans le morceau, j’utilise la Hizumitas d’EarthQuaker Devices. J’ai également un Akai Professional Head Rush E2, mais il ne me sert de Delay que pour un passage sur un seul titre.

Le signal 2 passe d’abord par un Octaver, le Boss OC-5, via la sortie Dry. Cette pédale n’affecte donc pas le son du signal, qu’elle soit activée ou non, mais nous y reviendrons. Il va en premier lieu dans une Wha-Wah Dunlop Cry Baby, la toute première pédale que j’ai achetée. Ça va ensuite dans la Life Pedal V2 d’EarthQuaker Devices, une collaboration entre la marque et le groupe Sunn O))). Il s’agit d’un Clean Boost et d’une Rat réunis dans un même boîtier. Le filtre me permet de couper les aiguës quand j’ai en trop. Cette pédale est juste incroyable, c’est selon moi la distorsion/Fuzz ultime (jusqu’à la prochaine pédale que je trouverai !). Ça va ensuite dans une Phase 95 de MXR, un Delay Boss DD-7 et une Reverb Holy Grail d’Electro-Harmonix. On finit ce chaînage par une Loop Station, qui me sert uniquement à passer des samples de transitions entre les morceaux.

Enfin, le signal 3, celui de la basse, sort de l’Octaver Boss OC-5, en mode polyphonique. Cette pédale à la particularité de pouvoir couper les notes les plus aiguës quand on joue un accord. Ça me permet d’accentuer l’effet basse de la guitare pour garder essentiellement la note la plus grave. Le son va ensuite dans une pédale Boss d’égalisation, la GE-7. Je coupe toutes les fréquences au dessus de 1.6 Khz. Et sur mon OB-1, je fais également une égalisation pour avoir beaucoup de basses. Au final, si je joue cet ampli seul, le son ne ressemble pas à grand chose. Mais le but est vraiment d’aller chercher du sub au maximum, sans couvrir les fréquences des amplis de guitares qui sont déjà pas mal dans les basses.

Je pourrais encore en parler pendant des heures, mais c’est déjà pas mal je pense. Pour les plus pointilleux : le tout est branché via une grosse alimentation Cioks et je n’utilise que des jacks et patchs Di Marzio, du début jusqu’à la fin du chaînage. J’utilise également un transformateur Lehle P-Split III pour éviter les ronflements. En fonction de l’endroit où nous jouons, il peut y avoir des surprises au niveau des installations électriques, alors on est jamais trop prudent.

Photo : © Evil Ted (Blastphème Webzine)