Miles Kane ne tient pas en place. Est-ce la peur de s’ennuyer, de faire du sur-place ou sa simple passion pour la musique qui le meut de cette manière ? Après avoir incarné le renouveau de la pop à l’anglaise au début du 21e siècle avec ses divers projets (The Rascals, The Last Shadow Puppets…), puis de partir en solo, le Britannique avait fini par lorgner du côté des sons plus soul et plus glam sur son “One Man Band“ de 2023. Le voilà qui quitte la Perfide Albion pour poser ses valises de l’autre côté de l’Atlantique, à Nashville, berceau du label Easy Eye Sound chez qui il vient de signer. La rencontre avec Dan Auerbach se fait de la plus naturelle des manières, ce dernier ayant bien compris où voulait se rendre Kane, tout en partageant un fol amour pour de nombreux sons vintage qu’ils ont en commun. Le résultat ne se fait pas attendre. “Sunlight In The Shadows“ est mis en boîte en très peu de temps, ce qui lui permet de conserver un son plus brut et sans fioriture (Sing A Song To Love et ses faux accents à la Beatles), sans pour autant négliger les arrangements plus subtils (Always In Over My Head).
À collaboration avec un Black Keys, résultat – par instants – à la Black Keys (le son du riff principal de Blue Skies). On retrouve donc cette vibration dans les sons de guitare et les mises en place de certaines chansons. Mais ce qui marque le plus reste sans nul doute cette approche à la T-Rex qui refait surface à plusieurs occasions (Without You, Electric Flower) et apporte cette véritable touche glam, cette dernière venant se mêler au côté plus soul, voire pop, de nombreuses autres chansons.
Miles Kane continue son exploration sonore et s’en sort une nouvelle fois avec les honneurs. “Sunlight In The Shadows“ sonne comme une bonne vieille galette d’antan et vous entraîne dans une époque où le son se dégustait en analogique avec cette petit saturation sur certaines voix qui faisait tout le charme (entre autres) de ces productions. Un vrai beau voyage dans le temps.

