ROBERT FINLEY – Hallelujah! Don’t Let The Devil Fool Ya – (Easy Eye Sound)

Quand il ne fait pas du blues rocailleux et groovy enregistré sous la houlette de Dan Auerbach, Robert Finley chante les louanges du Seigneur… en compagnie de Dan Auerbach. Un détail qui a son importance. Ne vous attendez pas à un album de gospel blindé de chœurs d’église et d’orgue à ne plus savoir qu’en faire. C’est justement ce qui fait le sel de ce message d’amour lancé en direction des cieux : conserver ce côté électrique et entraînant déjà entendu sur les précédents albums du vieux briscard sortis chez Easy Eye Sound. Pas étonnant donc d’y retrouver des musiciens tels qu’Auerbach en personne, mais aussi Barrie Cadogan et Malcolm Catto (une équipe qui a fait ses preuves sur le dernier Little Barrie) ou encore Thomas Brenneck (Menahan Street Band, The Budos Band…).

À défaut de s’entourer de nombreuses voix, Finley a fait appel à sa fille Christy Johnson pour lui répondre. Un choix qui, à plusieurs reprises, tend à rendre l’accompagnement vocal un peu pauvre (on aurait aimé plus d’ampleur, ne serait-ce qu’avec trois ou quatre choristes), et a donné lieu à un visuel d’album franchement kitsch (peut-être a-t-il été réalisé avec une certaine culture du second degré en voulant rendre hommage à des pochettes d’époque. Allez savoir…).

Finley et ses compères envoient un son à la fois charnu et entraînant qui, comme sur les disques précédents, vous fait automatiquement remuer les hanches, tout en apportant ce côté bayou savoureux au message envoyé (I Wanna Thank You, Praise Him). Il a beau se vouloir plus mystique que ses prédécesseurs, “Hallelujah! Don’t Let The Devil Fool Ya“ reste un album dans la grande tradition de ceux enregistrés récemment par le bluesman, et c’est très bien ainsi. Car il prouve que si les voies du Seigneur sont impénétrables, la manière de s’adresser à ce dernier ne sont pas nécessairement codifiées de manière aussi rigide que par le passé. Amen.