Avec “Crucible & Ruin“, Howling Giant franchit un nouveau cap, et pas des moindres. Troisième album studio des Américains, ce disque confirme tout le potentiel déjà entrevu sur “Glass Future“ (2023, Magnetic Eye Records). On y retrouve cette alchimie si rare entre science du riff massif, sens affûté de la mélodie et envolées spatiales. Le groupe parvient à créer son propre univers dans un registre pourtant balisé, grosso modo celui du heavy-rock psyché/prog, grâce à une écriture millimétrée et une production qui respire l’énergie brute.
L’arrivée d’un nouveau membre n’est assurément pas étrangère à cette évolution. Bien qu’Adrian Lee Zambrano (guitare/synthés) ait rejoint l’équipage à la fin du processus de composition, ses interventions apportent des textures inédites et un surcroît de puissance. Ce passage de trio à quatuor insuffle clairement une dimension supplémentaire au son de Howling Giant. L’album sonne à la fois plus dense et plus ambitieux, mais aussi plus nuancé, sans jamais perdre un seul instant cette spontanéité qui fait tout le charme du groupe.
En refusant de rester dans un schéma artistique type (sans doute trop exigu pour les protagonistes), la formation originaire de Nashville affirme ici une belle maturité et une indéniable identité. D’une grande richesse sans être pour autant verbeux, “Crucible & Ruin“ installe définitivement Howling Giant parmi les formations les plus excitantes du genre, quelque part entre le lyrisme de Baroness et l’enchevêtrement de riffs cher à Mastodon. Nashville, ville d’origine du groupe, peut être fière de ses quatre artisans exigeants et habités.

